Après le Nivolet-Revard, j'ai souhaité faire une course plus courte, histoire de vraiment travailler le cardio et la vitesse avant les mondiaux. Ce sont mes gros points faibles. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que je n'avais encore jamais fait de trail aussi court :-) Et je ne pense pas avoir vraiment un grand avenir dans la discipline :-)
L'avantage des trails courts, c'est qu'ils ne démarrent pas trop tôt et on peut prendre un peu plus son temps le matin; c'est donc tranquillement et sans stress que je me rends à Etrembières. A l'échauffement, mes jambes sont un peu lourdes. Je n'ai rien fait la veille, mais la semaine a été bien chargée, avec notamment 100 km et 2000mD+ de vélo le mercredi et plusieurs séances de fractionné.
Je me trouve un peu trop détendue et entame un petit dialogue intérieur pour me persuader qu'il va falloir vraiment partir vite et forcer car ici, pas question de gestion de course! A fond les ballons, sans se poser de questions :-)
Je me fixe pour objectif de boucler ces 20 km/1100mD+ en moins de 2h, ce qui me paraît un peu ambitieux compte tenu de mon niveau, mais bon, il me faut bien une petite motivation pour "me rentrer dedans" :-)
Dans le sas de départ, je ne vois quasiment que des gens sans eau et sans bâtons. Avec mon sac et mes bâtons, je me sens un peu décalée. J'ai déjà pris des petites habitudes d'ultra-trail :-)
Top départ. Après 800 mètres de route, on attaque directement par un single montant. On est en file indienne, à un rythme qui me convient bien. Après quelques km de traversée en légère montée, on rejoint le bas de la Grande Gorge. Je force tout ce que je peux sur mes bâtons mais je double quand même peu de monde. Je suis partie un peu vite et j'ai l'impression d'avoir le coeur qui va lâcher. Je ralentirais bien mais j'aperçois Manikala Rai pas trop loin derrière et suis donc obligée de continuer sur ma lancée. Heureusement, je trouve progressivement un rythme qui me convient mieux et la montée passe finalement assez bien.
A ma grande surprise, je relance quand même bien sur le plat. On rejoint l'observatoire qui offre une superbe vue sur Genève et le Lac Léman puis on plonge en direction du Téléphérique. Cette descente, je crois que j'en connais chaque caillou puisque je la parcours quand même vraiment souvent. Je m'efforce donc de gagner un peu de temps et je constate que je reviens sur un homme en bleu qui m'avait un peu distancé dans la montée.
Mais une fois arrivée à sa hauteur, il pose une accélération et me distance d'un coup! On est déjà au Téléphérique et on va commencer une longue traversée en faux plat montant. J'ai l'impression d'être scotchée. Je ne suis pas trop essoufflée, les muscles ne sont pas douloureux mais impossible d'aller plus vite! Je constate cependant que je me rapproche petit à petit de l'homme en bleu et que je distance mes poursuivants. Enfin nous voilà de retour au-dessus de Grande Gorge! Vient la partie un peu pénible des sentiers herbeux des Crêtes du Salève (que même à l'entraînement je fuis comme la peste) avant, enfin, la récompense: la belle descente sur Orjobet. Mais alors que j'entame la descente, j'entends des pas qui se rapprochent. Pourtant, je ne fais pas semblant. J'accélère tout ce que je peux et, progressivement, plus la descente devient technique, plus je distance mon poursuivant et rattrape même d'autres concurrents.
On croise des hordes de promeneurs, la plupart se poussent mais d'autres semblent considérer qu'ils sont prioritaires et restent au milieu du chemin. C'est vraiment compliqué de zig-zaguer et, à un moment, je me prends une dame de plein fouet. Le temps de réaliser ce qui m'est arrivé, je suis 50 m plus bas et c'est trop tard pour m'excuser. Je me sens un peu confuse mais passe vite à autre chose car le sentier est étroit, technique, ludique et je suis suivie de près par mon homme en bleu que j'ai doublé auparavant.
Sur la fin, je m'amuse vraiment: cela tourne dans tous les sens, je fonce sans me poser de questions et, enfin, voici la route qui mène à l'arrivée. Il me reste 4 mn avant les 2h, ça va être juste! Je fonce et passe sous l'arche en 1h59 et 54 secondes, un peu plus de 14 mn après le premier et 16e au Scratch.
C'est sûr que ça change des trails de 10 ou 15 heures! J'ai même eu le temps de faire une sortie de vélo l'après-midi! Franchement, j'ai vraiment bien aimé l'expérience. Mais j'en ressors largement aussi fatiguée qu'après mes plus de 5h du Nivolet-Revard.
Merci à l'organisation, qui était impeccable.
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